mercredi 30 septembre 2009

Oublier/Réparer

Je viens de retrouver un cahier bleu – vraiment bleu – qui n'était pas classé avec les autres. Ce qui fait que les cahiers bleus ne sont plus sept, comme avancé précédemment, mais bien huit. On ne pourra pas dire que ce blog manque de rebondissements !…
Dans ses pages, j'ai trouvé notamment trois titres qui m'avaient échappés :
  • " Vous êtes ici "
  • From Burns
  • 64 Lieder
J'ajouterai un titre que je n'ai retrouvé dans aucun des cahiers mais qui a pourtant trotté dans ma tête pas mal de temps :
  • Commande
Ces quatre titres apparaîtront "à leurs places" (chronologiquement) dans les prochaines mises en ligne consacrées à ce thème.
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En attendant, je file au Comptoir des mots présenter la rencontre Éric Suchère / Catherine Flohic annoncée .
Frédéric Forte

mardi 29 septembre 2009

Dans le bain…

Discussion de Comptoir entre G. et une cliente, au sujet des dents d'Anouck, 1 an, qui poussent et lui font mal. La cliente préconise l'usage d'une crème (une pâte ? un gel ? pas bien entendu…) dont le nom serait quelque chose comme Obispo ou Haribo, elle ne sait plus.
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L'éditeur Benoît me pose des questions sur l'identité du jeune oulipien récemment coopté, Daniel Levin Becker. Je le renseigne et en profite pour lui dire que si DLB est toujours le plus jeune du groupe, il n'est plus le dernier puisque depuis cet été Michèle Audin, brillante mathématicienne, nous a rejoint.
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G. m'apprend qu'un journal (de droite) se vante dans une publicité d'avoir "autant de pages de gauche que de pages de droite". C'est fou tout de même la vitesse à laquelle les idées originales (!!) sont récupérées ! Il faudra cependant faire savoir au dit journal que leurs pages de gauche sont fausses.
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Au moment où je m'apprête à partir, entre Nicolas le traducteur, qui me demande comment va DLB à San Francisco. C'est un complot ?… Au cas où vous aussi vous voudriez avoir de ses nouvelles, visitez son site : dinnerlunchbreakfast (si l'on ne garde que les initiales des trois mots cela donne… ?)
Frédéric Forte

lundi 28 septembre 2009

Où l'on re-capitule

Que suis-je en train de faire sur ce blog exactement ? Peut-être mes idées claires ne le sont-elles pas pour tout le monde. Alors…
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1 – Je dis que je projette d'écrire un livre de poésie qui aura pour titre Re-.
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Pour cela :
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2 – Je reviens sur l'ensemble des livres que j'ai écrits / imaginés d'écrire en évoquant tout particulièrement leurs titres.
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3 – Je rumine sur la forme fixe que je vais utiliser (inventer ?) pour écrire les poèmes qui se trouveront sur les pages impaires de Re-.
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4 – Je rumine sur le contenu des fausses pages (dites aussi "pages paires" ou "pages de gauche").
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5 – De temps en temps, je donne à lire des poèmes, écrits autour du projet ou plus anciens.
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Et comme j'ai été adopté par la librairie Le Comptoir des mots :
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6 – je rends compte de mes discussions de comptoir et
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7 – j'annonce les rencontres auteur-éditeur que j'y présenterai le dernier mercredi de chaque mois.
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Ces deux derniers points étant aussi, bien sûr, sources de réflexion pour mon projet d'écriture.
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Est-ce clair suffisamment ?Frédéric Forte

samedi 26 septembre 2009

Fausses pages

J'ai écrit dans 99 notes préparatoires à Re- que les pages paires du livre seraient en prose. Plus précisément, j'ai parlé de "blocs" de prose. C'est toujours, à cette heure, l'idée que j'en ai, mais je me dois de préciser que le temps, la réflexion, l'humeur, voire un commentaire posté sur ce blog pourraient très bien l'infléchir. Si je poursuis cependant ma rumination sur les pages paires, je dois bien me poser la question du contenu.
Il est intéressant de noter que le professionnel – imprimeur, éditeur, typographe – les qualifie, ces pages, de "fausses". On sait que le terme renvoie à la dynamique de lecture, de la gauche vers la droite – la "belle page" étant celle sur laquelle l'œil du lecteur s'arrête plus volontiers. Feignons pourtant de nous arrêter au sens le plus courant de "fausse". Que peut-être une fausse page ? Que peut être le contenu d'une fausse page ? Un faux texte ? Mais que serait un faux texte ?
La première réponse qui me vient à l'esprit est que, du point de vue du livre, les fausses pages sont celles qui s'écrivent sur autre chose que sur du papier, des pages immatérielles, virtuelles, numériques… Point de vue réactionnaire, certes, mais le livre se sent menacé, il faut le comprendre.
Donc, ce que je suis en train d'écrire présentement, tout ce que j'ai écrit sur ce blog depuis le début de ma résidence, je l'écris sur de fausses pages.
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(Un temps)
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C'est une révélation.
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À partir de quoi, on pourrait imaginer que les fausses pages de Re- seraient tout simplement les messages ici postés. On pourrait, mais ce serait trop simple… Les deux dernières des questions posées un peu plus haut étaient, je vous le rappelle : "Un faux texte ? Mais que serait un faux texte ?"
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Et si un faux texte était ce qu'on peut lire sur de fausses-fausses pages ?
-Frédéric Forte
(à suivre)

vendredi 25 septembre 2009

Discographie

Discographie est le titre de mon premier livre « achevé », publié aux éditions de l'Attente. Je n'avais pas pensé à ce moment-là au fait que le mot désigne lui-même une liste de titres mais aujourd'hui, il est pile dans le sujet.
Sous cet intitulé sont regroupées cinq séquences de poèmes (+ une coda) qui ne parlent pas de musique mais ont pour divers points de départ formels des formes musicales, des genres musicaux ou même, plus précisément, des références discographiques.
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1Sept quatuors à cordes
La question est : pourquoi 7 ? Parce que 1, 2, 3 ou 5, c'est trop peu et que le 6, en termes de quatuor, appartient à Béla Bartók. Mais 8, me direz-vous ? Impossible, c'est un multiple de 4 !
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2Who are you (3:54)
Sous-titré 90 folks songs, Who are you est une chanson de Tom Waits tirée du sublime album Bone machine. 3:54 ? sa durée, qui est également la durée dans laquelle peut se lire la séquence.
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3Quatorze pièces faciles pour harmonie municipale
« Pièces faciles » est un terme musical assez répandu que j'ai dû découvrir avec Stravinsky. Je voulais écrire une n-ine (ou quenine) et 14 est le nombre de Queneau qui m'a semblé adéquat. Quant à l'expression « harmonie municipale », elle contient la part de fraîcheur, de naïveté – pour moi évocatrice du saxophoniste Albert Ayler – que je désirais pour ces poèmes.
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4a,o,é,on
9 poèmes en forme d'accordéon, tel est le sous-titre. Et on comprend mieux la vocalisation de départ. Encore une fois les titres de ces poèmes sont tirés d'un disque : Accordéonistes du Rouergue (!) que je n'ai même jamais écouté. Tout ce que je voulais, c'était des titres…
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5Anthologie de la musique bulgare vol.2
Autre titre de disque, et qui n'a absolument aucun rapport objectif avec les 11 onzains de prose qu'il désigne. Le procédé de décalage titre/texte est quelque chose qui me semble particulièrement productif sur le plan poétique (cf, plus tard sur ce blog, Une histoire des moyens de transport à travers les âges, un projet de roman d'amour court qui se déroule en une journée, ou encore La reconstruction d'Okinawa, qui ne parlera pas vraiment d'Okinawa, qui n'est d'ailleurs pas à reconstruire).
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6signe de renvoi
est un « poème trouvé », écrit de la main d'un écolier, dont j'envisageai un temps de reproduire la structure pour créer une forme fixe.
Dans la chanson Au clair de la lune il y a un signe
comme un S . Mais il a une barre au milieu avec
un poin de chaque côté comme ça ·$·. C'est le

signe de renvoi

le rencontre, je dois retourner là où je l'ai vu
la première fois
Frédéric Forte

jeudi 24 septembre 2009

Manuel d'ethnographie Recueil de poésie

« Il faut chercher la poésie où nous ne la mettons pas, il faut la chercher partout » écrit* Marcel Mauss dans son Manuel d'ethnographie.
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Peu de temps après avoir lu ces lignes, je pris l'injonction à la lettre et songeai à composer un recueil dont la matière serait exclusivement tirée du texte de Mauss.
Je trouvai rapidement un titre, naïf un brin (volontairement), écrit sans ponctuation mais qui aurait tout aussi bien pu s'articuler ainsi :
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Manuel d'ethnographie = Recueil de poésie
ou
Manuel d'ethnographie "Recueil de poésie
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L'égalité est ici pensée comme potentielle, ne signifie pas, à mes yeux, qu'être ethnographe – ou peintre, ou fleuriste, ou astrophysicien… – c'est être poète ; et vice-versa.
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La flèche indique encore une fois un déplacement (une obsession ?) : amener la langue ethnographique sur le terrain de la poésie.
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Autant vous dire tout de suite qu'il n'est rien advenu de ce projet précis. Le Manuel d'ethnographie, et l'ethnographie tout court, par contre, n'ont cessé de me travailler pour ressurgir dans deux livres plus récents : Opéras-minute, dont le matériau caché est un corpus de 110 œuvres d'art premier, et Une collecte, qui anagrammatise des fragments du Manuel.
-
Se pourrait-il que Re- soit lui aussi ethnographique ?
-Frédéric Forte
* Ou plutôt, n'écrit pas mais dit, puisque le Manuel est une restitution des notes prises pendant les cours de Mauss par ses étudiants.

mardi 22 septembre 2009

Terrible glaçant génial

Telle est, selon G., la formule magique à inscrire sur les post-its "coups de cœur" pour vendre un livre à coup sûr.
Je n'ai pas osé cependant, pour ma première séance Discussion de comptoir à la librairie, la placer dans les deux coups de cœur que j'ai rédigés : un pour Par effraction d'Hélène Frappat*, l'autre pour Monsieur Calvino et Monsieur Kraus (de la série O bairro) de Gonçalo M. Tavares** ; trois excellents livres qui ne sont pas de poésie et montrent, chacun à leur manière, comment la prose narrative peut s'échapper des sentiers battus romanesques.
Hélène Frappat élabore, dans la logique de ses deux premiers textes, Sous réserve et L'agent de liaison, un art du secret – je ne sais pas comment le dire autrement – faisant preuve d'un sens de la construction narrative que je ne retrouve pas ailleurs, et qui engendre le sentiment effroyablement délicieux qu'on laisse glisser entre nos doigts une réponse qui semble pourtant toujours sur le point de nous être révélée.
Les Messieurs de Tavares, en y ajoutant le Monsieur Valery paru l'année dernière, évoluent quant à eux dans une architecture littéraire sans équivalent, Le quartier, que l'auteur conçoit comme une entreprise de longue haleine si l'on se réfère au dessin-plan de ville qui ouvre chaque livre. Les personnages empruntent directement à leurs modèles historiques leurs caractères et évoluent dans de courtes fables morales absolument savoureuses.
Cela dit, au Comptoir des mots, j'ai feuilleté des livres mais j'ai aussi rencontré de « vrais gens », notamment une jeune femme qui était intéressée par l'intitulé de la résidence parce qu'elle travaille à un mémoire sur les artistes (particulièrement les danseurs) faisant participer le « public » à leurs créations. Je lui ai dit que je serais curieux d'avoir des exemples de telles expériences et n'ai pas pensé à lui parler du compositeur Cornelius Cardew. Mais si jamais elle lit ce blog… ce sera à moitié réparé.
---Frédéric Forte
* aux éditions Allia
** chez Viviane Hamy

Éric Suchère & Catherine Flohic

Mercredi 30 septembre à 20h, le Comptoir des mots et moi-même auront le plaisir de recevoir le poète Éric Suchère et Catherine Flohic, fondatrice des éditions Argol, pour la première de dix rencontres consacrées à l'édition de poésie.
Nous parlerons bien sûr du dernier livre d'Éric, Nulle part quelque, publié – quelle coïncidence ! – chez Argol et, plus largement, nous en profiterons pour discuter de la manière qu'ont Catherine et Éric d'envisager un livre de poésie.
Frédéric Forte

lundi 21 septembre 2009

La question de la forme fixe, 1

J'écris dans les 99 notes préparatoires à Re- que le livre aura des pages paires et impaires, que les pages paires seront en prose et les impaires en vers. Je laisse également entendre dans plusieurs notes qu'une forme fixe sera à l'œuvre. Ce que je ne dis pas, mais qui dans mon esprit est implicite, c'est que cette forme fixe s'appliquera aux pages impaires du livre.*
Mais quelle forme fixe utiliser ?
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J'ai publié en 2005 au Théâtre Typographique un livre intitulé Opéras-minute qui fait usage notamment de 55 formes fixes différentes, l'opéra-minute étant l'une d'entre elles, et ai dû pour se faire répondre à une question diamétralement opposée à celle énoncée plus haut.
Pour Re-, en effet, la question est de savoir si je dois inventer une nouvelle forme ou composer avec une forme existante. Imaginons un instant que je choisisse la deuxième option : sur quels critères choisirai-je ma forme ? Sa « notoriété » ? Dans ce cas, ce serait un livre de sonnets, de haïkus… Son « originalité » ? Une forme moyenâgeuse (rondel ou villanelle), exotique (le pantoun malais, le lü-shi chinois) ou d'invention oulipienne (le quenoum d'Ian Monk, la redonde de Jacques Jouet)…
À cette heure, je n'écarte aucune possibilité. Il me semble cependant que les critères déterminants seront avant tout fonctionnels : la forme fixe que j'envisage doit avoir une certaine amplitude – pour pouvoir rendre compte des « événements » advenant dans le temps de ma résidence – et dans le même temps permettre de concentrer** la langue.
Je ne répondrai donc pas ici à la question qui va continuer de faire son petit bonhomme de chemin quelques temps encore.
-Frédéric Forte
-
* Nous parlerons des pages paires une autre fois.
** « Concentrer » comme dans « concentré de tomate ».

dimanche 20 septembre 2009

Autobus, cimetière

Voilà un titre que j'aurais pu écrire Autobus"cimetière, avec une flèche (à sens unique) en lieu et place de la virgule.
Le bus avait un numéro, le 60. Et le cimetière n'était pas n'importe quel cimetière mais celui où sont enterrés mes grand-parents maternels. Je prenais le 60 et j'allais faire mon petit travail d'ethnographe (nécrographe ?) en décrivant les tombes et notant les textes gravés sur chacune d'elles. De tout cela je tirais des poèmes.
L'objet de ce message n'est cependant pas de décrire le contenu d'un livre, par ailleurs inachevé, mais de s'intéresser à son titre.
Ce qui me frappe, c'est la présence de cet autobus. Comme si j'avais voulu insuffler dans le titre l'idée d'un mouvement dont le cimetière, bien sûr, est incapable. L'autobus est à la vie (!) ce qu'est le cimetière à la mort ? En y réfléchissant, je pense qu'il s'agissait moins d'une opposition que d'un déplacement : faire entrer, au moyen d'un moyen de transport en commun*, le mobile dans l'immobile. Faire du cimetière un immense paquebot de croisière (longue durée) et apprendre à en connaître tous les passagers, ce qu'on a rarement le temps de faire dans un autobus…
--------------------Frédéric Forte
* Je sais, la répétition n'est pas très bienvenue, mais je n'aurai pas souvent l'occasion de la faire… Et puis « au moyen d'un moyen de transport en commun », c'est un alexandrin.

samedi 19 septembre 2009

Outillage

« Outillage = areuh » ou, plutôt, « areuh = outillage », un mot-outil qui sert à fabriquer tous les autres mots.

(Ce qui est amusant, c'est que pendant que j'écris cela, j'entends ma voisine du dessus en train de scier quelque chose : chacun bricole à sa manière.)

Outillage, un premier « livre » de poésie – ni publié ni publiable – qui sert à fabriquer tous les autres livres ?

On pourrait dire : tout titre est un mot-outil* qui sert à fabriquer ce qu'il nomme.**

En raison de quoi, un outillage serait une longue liste de titres.

* Ou un groupe de mots-outil.

** Je ne peux pas écrire un livre dont je ne connais pas le titre.

Frédéric Forte

mercredi 16 septembre 2009

Cahiers bleus

Les titres ici listés sont tous tirés de sept cahiers de travail – que j'appelle « bleus » même si, à dire vrai, seul cinq le sont : un sixième est rouge et le dernier est un carnet de moleskine noir – qui couvrent une période de dix années d'écriture (de 1999 à aujourd'hui). Ils mêlent des titres de livres qui se sont « concrétisés » (Discographie, Opéras-minute, Une collecte…) à des intitulés de projets dont pas une ligne n'a été écrite (Dites 33, Qqqqq…, Beau temps fixe, etc.) en passant, bien sûr, par les titres de textes toujours en « stand-by », de ceux qui ont été abandonnés et d'autres qui n'ont pas été publiés.
La liste qui illustre ce message est un bon exemple de ce que j'ai trouvé tout au long des cahiers bleus en les re-parcourant : listes, notées compulsivement, reprises parfois à l'identique d'une page à l'autre, comme si de leur scription allait jaillir le(s) livre(s) tout entier(s).
Je les ai rassemblées ici en une seule méga-liste de 72 entrées, sans chercher à hiérarchiser, catégoriser ou effacer les naïvetés (par exemple Recueil visant à attribuer des citations…). Une seule liste au final donc. Et c'est sans doute bien de cela qu'il s'agit : une seule et unique liste, toujours en mutation, dont Re- serait à cette heure le dernier élément.
Dans les jours qui viennent, je vais tenter de commenter plus ou moins longuement chacun de ces titres, histoire de voir ce qui leur est arrivé, ou ce qui pourrait bien leur arriver.
Frédéric Forte

mardi 15 septembre 2009

Longue liste de titres

  • Outillage
  • Autobus, cimetière
  • Manuel d’ethnographie recueil de poésie
  • Sept quatuors à cordes
  • Poèmes pour
  • Sumô
  • Fuzzani – projet d’orchestre
  • (mine)
  • Dites 33
  • Recueil visant à attribuer des citations pour les mots du dictionnaire qui n’en ont pas
  • Zap book > Z** Book journal d’un journal
  • Listes
  • Grilles > Poèmes de grilles > Très très > Tubes chinois
  • Quatorze pièces faciles pour harmonie municipale
  • Who are you (3:54) 90 folk songs
  • Poèmes stéréophoniques
  • a,o,é,on 9 poèmes en forme d’accordéon
  • Anthologie de la musique bulgare vol.2
  • Cinq minutes un peu partout
  • Discographie
  • Poèmes panoramiques
  • « signe de renvoi »
  • Haïkus pour mémoire
  • Scorpions et autres machines
  • Banzuke Tournoi de printemps
  • Glossaire des mémoires d’un lutteur de sumô
  • Homme-hélicoptère
  • Commande
  • Megérkeztünk, un mot hongrois
  • 72 variations sur une recette de tiramisu
  • Ô magnétophone > maniétophone
  • Qqqqq…
  • Full of cancre > Fullof, cancre
  • Nouveaux quatuors à cordes
  • Trois sortes de jour
  • S le nord rondels
  • Du chasseur la nuit
  • Opéras-minute
  • Cahier de commentaires et des charges de ce qui devrait et ce qui ne devrait pas
  • Beau temps fixe
  • Sourire un peu forcé de l’accordéoniste
  • A. Boyer, photographe
  • La reconstruction d’Okinawa
  • Abécédaire
  • [mort]
  • Un super-héros roman en vers
  • Comment(s)
  • N/S
  • Schumann Lieder > Très peu d’objets nous font de l’ombre
  • Polaire
  • Tangos en prose
  • Les voies parallèles du maintien et de l’occupation
  • (épopée)
  • Une histoire des moyens de transport à travers les âges
  • We are fly simulators
  • Le risque vestimentaire
  • Poèmes hongrois
  • sonnets plats
  • Chôka, journal
  • Poèmes isolés
  • Bristols
  • Autre manuel d'ethnographie > Dans le manuel d'ethnographie > Une collecte
  • 99 notes préparatoires
  • Posaune
  • Deux volets pourtant
  • Cahier de poèmes de Mary Sandy
  • Un drame nô
  • Toujours perdue la neuve entrée
  • Cité blanche – audio-guide
  • suite
  • Chansons pour Mauricio Kagel
  • « livre de lecture » > Re-Frédéric ForteFrédéric Forte

jeudi 10 septembre 2009

20h tapantes

Jeudi 17 septembre à l’heure indiquée dans le titre de ce message, toute l’équipe du Comptoir des mots et moi-même fêterons le lancement de poèteDpublic. Vous, cher lecteur potentiel, êtes bien sûr convié à venir partager ce moment avec nous : nous vous parlerons de ce que nous avons envie de réaliser durant ces dix mois de résidence, je lirai sans doute quelques textes (mais pas trop) et, surtout, nous pourrons discuter autour d’un verre : de poésie, de librairie… et du livre Re-.

Frédéric Forte

mardi 8 septembre 2009

99 notes préparatoires à Re-

1. Il semblerait que « areuh » soit français.

2. Qu’est ce qui fait qu’un titre est un titre ?

3. Re-, c’est ainsi que je l’imagine, aura des pages paires et des pages impaires.

4. 99 notes préparatoires à retardement.

5. Si Re- est un pré-livre, alors ces 99 notes préparatoires à Re- sont pré-préparatoires.

6. Ou bien le premier mot est déjà remâché.

7. Peut-on avoir des discussions au sujet d’un livre qui n’existe pas ?

8. Trouver la forme fixe.

9. A- ? Ab- ? Anti- ? Circon- ? Co- ? Con- ? Contre- ? Dé- ? Dis- ? É- ? En- ? Ex- ? In- ? Mé- ? Par - ? Para- ? Pré- ? Pro- ? Sou- ? Sur- ? Sus- ? Télé- ? Trans- ? Re-.

10. Il y a beaucoup de mots qui commencent par « re ».

11. Remords.

12. Un beau jour un bébé dit « areuh » et puis quelques temps après il ne le dit plus.

13. Beaucoup de formes fixes ne le sont pas toujours.

14. Les pages sont des avions de personnages.

15. Qu’est-ce qu’un préfixe qui ne préfixe rien ?

16. Re- sera un livre fini-en-cours.

17. « L’auteur du livre, c’est le livre lui-même » ; voilà une idée bateau qui ne risque pas de couler.

18. Les pages paires de Re- seront en prose.

19. Les suffixes ne servent à rien.

20. En imprimerie, une page paire se dit « fausse page ».

21. Re- est lui-même préparatoire (si cela a déjà été dit, rien n’empêche de le redire).

22. 99 notes préparatoires à retourner comme un gant.

23. En imprimerie, une page impaire se dit « belle page ».

24. Repriser les textes comme des paires de chaussettes.

25. Re- évoquera des titres de livres que je n’ai pas encore commencé ; par exemple : La reconstruction d’Okinawa.

26. 99 notes préparatoires à reculer pour mieux sauter.

27. « Areuh » est un mot mimétique, le mot de la répétition par excellence.

28. Une boîte vide à remplir de boîtes vides.

29. Tout livre mène une enquête sur les raisons de sa propre existence.

30. « Ce n’est pas un jeu – sauf dans le sens où on peut dire que les éléments d’un corps (vivant, social, musical) jouent ensemble. » Michelle Grangaud, sur la quatrième de couverture de Memento-fragments (P.O.L, 1987).

31. Il y a beaucoup de mots qui se terminent par « re » mais il ne s’agit pas du même « re ».

32. Re- évoquera des titres de livres que je n’ai pas encore mené à terme ; par exemple : Fullof, cancre, qui est une pièce de théâtre d’éducation, ou Une histoire des moyens de transport à travers les âges, qui est un roman d’amour court.

33. Il faudrait que je demande à Marcel Bénabou pourquoi il n’a écrit aucun de mes livres.

34. Re- n’est pas ambidextre.

35. Les pages paires et impaires de Re- seront en nombre égal.

36. Ça dit qu’il y avait quelque chose avant.

37. Quelque chose est vide, n’est-ce pas excitant d’imaginer ce qui va le remplir ?

38. 99 notes préparatoires assignées à résidence.

39. Re- est un bébé-livre : on peut l’observer (i.e. le lire) qui apprend à parler / marcher.

40. Ne pas confondre « infixe » et « informe ».

41. Les pages impaires de Re- seront en vers.

42. Des gens peut-être se reconnaîtront dans Re-.

43. Le regard est un re-fleuve.

44. Et si, sur la page de gauche, il y avait de la prose liquide ?

45. « L’auteur du livre, c’est le lecteur » ; voilà une idée bateau qui flotte plutôt pas mal.

46. Ce n’est pas parce que c’est formel que ce n’est pas vivant.

47. Lorsque quelque chose est mort et se retrouve sur une liste, cela le rend-il plus ou moins mort ?

48. 99 notes préparatoire à re-dresser des listes.

49. La forme dite des 99 notes préparatoires est une forme poétique mais ce n’est pas elle qui sera à l’œuvre dans Re-.

50. Une liste est un ressassement.

51. 99 notes préparatoires à re- 44 fois -mettre sur le métier son ouvrage.

52. 99 notes préparatoires à retour sur soi-même.

53. Re-, ré- : répétition, inversion, achèvement.

54. Si ce livre s’appelait -re, il aurait déjà été écrit.

55. Gilbert Sorrentino, au sujet de son roman Mulligan Stew : « C’est un peu comme s’il se trouvait dans une boîte sans air dans une espèce de vide. »

56. Peut-être Re- ne ressemblera pas du tout à ce que je dis qu’il sera.

57. C’est un peu comme si Re- se trouvait dans une boîte percée de trous dans laquelle beaucoup d’air circule.

58. Re-naissance.

59. Sur les pages impaires de Re-, il y aura du texte.

60. Sur les pages paires de Re-, il y aura du texte.

61. Vous prenez la décision d’appeler un livre Re- et votre enfant se met à dire « areuh » : votre prochain livre s’appellera-t-il Mama ou bien la prochaine chose que votre fils dira sera-t-elle « Une histoire des moyens de transport à travers les âges » ?

62. Réécouter les Etudes pour piano mécanique de Conlon Nancarrow.

63. Proposition : « une page impaire est le résultat de toutes les pages impaires qui l’ont précédée. »

64. Deux lignes de temps, qui vont dans le même sens mais pas à la même vitesse.

65. Proposition : « une page impaire est le résultat d’une page paire. »

66. Importance de l’effet rétro.

67. « Areuh » est le premier mot, en français, de la liste des mots.

68. Que dit-on d’inédit dans un livre qui s’appelle Re- ?

69. Re- évoquera des titres de livres que je n’écrirai pas ; par exemple : Scorpions et autres machines et, pour une raison totalement différente, Commande.

70. Que l’achevé parle de l’inachèvement.

71. Peut-on dire que dans une forme fixe chaque signe est plus dense ?

72. Attention, ne vous imaginez pas Re- comme une théorie de la réincarnation.

73. Les 99 notes préparatoires à Re- n’apparaîtront pas dans Re-.

74. Les pages paires de Re- seront pleines (de signes).

75. Qui a parlé de yin et de yang ?

76. Re- est sensé s’écrire en quarante-quatre semaines ; pour chaque semaine une page paire, une impaire (attention, j’ai écrit « pour chaque semaine » et pas « chaque semaine »).

77. Si quelqu’un a quelque chose à redire à Re-, qu’il le dise.

78. Bien sûr, on a le droit à l’erreur.

79. Dans certaines études de Nancarrow, des canons se superposent à différents tempos (ou tempi ?).

80. Il y a des jours où ça ne vient pas.

81. Les pages paires et les pages impaires de Re- ne seront pas synchrones (mais tout de même de plus en plus en approchant de la fin).

82. Que l’inachevé aperçoive son achèvement.

83. Une grammaire tibétaine, chapitre huit de Bénédicte Vilgrain a pour titre Ngà ; Re- + Ngà = renga, qui est une forme fixe japonaise.

84. Entre les deux marges intérieures, il y a comme un abîme.

85. L’objet-livre parle du livre idéal, et vice-versa.

86. Et si quelqu’un m’écrit que je fais fausse route, la chose à faire ne sera-t-elle pas de flécher la fausse route ?

87. Happy-end : tous les deux se retrouvent à la fin.

88. Ne pas trouver trop vite.

89. Proposition : « une page impaire est le résultat de toutes les pages paires du livre. »

90. Jacques Jouet a inventé une forme fixe qu’il a nommé redonde.

91. Si page impaire = page paire, ce ne sera pas dû à la quantité de texte.

92. Proposition : « les pages paires sont le négatif formel des pages impaires. »

93. Penser la flèche à double sens (D).

94. Récapituler, est-ce abdiquer une fois de plus ?

95. Si le lecteur ne va pas à Re- en train de s’écrire, Re- en train de s’écrire ira à lui !

96. Sur la couverture, je vois un gros Re-, bien gras.

97. Que serait une forme pré-fixe ?

98. D’habitude, lorsqu’on lit, on va à bours ; pourquoi ne pas essayer le rebours ?

99. 99 notes préparatoires à Re- commence, toujours.

Frédéric Forte

 

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