jeudi 24 juin 2010

Bénédicte Vilgrain & Alain Berset

Pour cette dixième et dernière rencontre auteur-éditeur de la résidence, le Comptoir des mots (239, rue des Pyrénées, Paris 20e) et moi-même aurons le plaisir de recevoir, mercredi 30 juin à 20h, Bénédicte Vilgrain, poète, éditrice et traductrice ainsi qu'Alain Berset, éditeur des éditions Héros-Limite.
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Bénédicte est la fondatrice de Théâtre Typographique, merveilleuse petite maison d'édition* qu'elle anime avec Bernard Rival. Elle est traductrice : du tibétain (contes traditionnels), de l'allemand (Oskar Pastior, Harun Farocki…), de l'anglais (souvent avec Bernard Rival : Keith Waldrop, Susan Howe, George Oppen…) et auteur d'une œuvre singulière, toujours "in progress", nommée Une grammaire tibétaine, divisée en "chapitres" – publiés chez contrat-maint, aux éditions de l'Attente, dans les revues If, Fin ou dans un livre collectif paru chez Flammarion –, grammaire dont le chapitre le plus conséquent, le 8, titré Ngà, est paru en 2009 chez Héros-Limite.
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Ça tombe bien, car Alain Berset viendra nous parler du travail accompli par sa maison genévoise. Je ne citerai pas ici tous les ouvrages publiés (je ne les ai pas tous lus) mais je ne peux pas ne pas citer Silence – Conférences et écrits et Journal – comment rendre le monde meilleur (on ne fait qu'aggraver les choses) de John Cage, traduits respectivement par Vincent Barras et Christophe Marchand-Kiss, ou Je n'ai jamais su qu'elle heure il était de David Antin, traduit par Pascal Poyet, ou récemment Ouija Board de David Lespiau (avec un version en anglais de Cole Swensen et une en allemand de Cosima Weiter), ou, plus récemment encore, Là, poèmes 1968-1975 de Robert Creeley, traduit par Martin Richet.
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Si vous avez bien suivi on parlera donc d'édition, de traduction, de création. Comme d'habitude, en fait. Mais d'habitude, ce n'est jamais pareil…
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* C'est la mienne !

mercredi 23 juin 2010

Bristols

J'ai été heureux de découvrir samedi dernier au Marché de la poésie un curieux objet que j'avais imaginé il y a quelques temps et qui débute aujourd'hui, grâce au très beau travail des éditions Hapax, sa vie de poème édité. Édition limitée à cent exemplaires mais édition tout de même. Ce qui m'oblige à bouleverser l'ordre d'énumération de mes titres potentiels pour causer aujourd'hui de celui-là.*
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Qu'est-ce qu'il dit ce titre : Bristols (avec un tout petit "s" à la fin, c'est important) ?
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Initialement, lorsque je l'ai conçu et "exposé" – chez Martine Aboucaya dans le cadre de l'exposition Oulipo (de décembre 2005 à janvier 2006)–, le titre en était Bristol(s). Mais j'ai également publié en 2006 le petit livre Comment(s), qui prend lui aussi un "(s)" terminal, et qui lui aussi joue avec l'ambiguïté français-anglais (quoi que de manière différente). Alors il a fallu, pour éviter la redite, trouver une autre façon d'exprimer la pluralité : ce fut ce petit s.
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Un bristol est un "papier fort et blanc, employé pour le dessin, les cartes de visite" nous dit le Robert. Mais, avant ça, il** nous prévient : "1867*** ; du nom de la ville".
Du nom de la ville…
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Bien sûr, c'est sur ce jeu-là que repose mon poème combinatoire (combinatoire parce que les 99 vers qui le constituent sont imprimés sur 99 bristols que l'on peut mélanger à volonté, l'ordre de lecture qui en résulte permettant de lire 99! (factorielle de 99) versions possibles du poème).
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Le poème est donc écrit sur bristols mais aussi sur Bristol, ville que, pour des raisons décelables dans le poème, je n'ai jamais visitée****, ce qui m'autorise à parler de Bristols potentiels, appartenant à des "univers parallèles" presque, que, donc, je ne connaîtrai pas. C'est clair ?
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* Ce n'est pas que je cause beaucoup ces jours-ci, vous le savez. Mais bon…
** Le Robert.
*** Je profite de cette datation lexicale pour dire ici toute mon admiration concernant le livre de Michelle Grangaud qui vient de paraître chez P.O.L : Les Temps traversés ; une merveille.
**** Mais un "bristol", c'est aussi une carte de visite…

dimanche 13 juin 2010

Où en est Re-

La fin de la résidence est imminente et si vous passez de temps à autre sur ce blog, vous avez pu remarquer qu'il part à la dérive faute de direction, et de pilote. Cela ne signifie pas que j'ai renoncé à Re- ; il avance, il avance (je vais en parler plus bas)… Mais, à vrai dire, le goût de nourrir ce blog m'a passé.* En partie parce que l'éparpillement de mes activités a réduit le temps que je pouvais y consacrer – elle est loin l'époque où je postais cinq messages par semaine –, et en partie aussi parce que la réflexion sur le livre s'épaississant (je n'ose pas dire "se développant" car elle peut être tout aussi bien régressive), il m'est devenu de plus en plus compliqué de faire part de toutes les valses-hésitations, tergiversations, marches arrières, corrections tatillonnes qui l'accompagnent.
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Re- n'est pas à terre, comme pourrait le laisser croire la photo de Daniel, mais l'état de chantier dans lequel il se trouve** et le temps relativement restreint que j'ai ces jours-ci à lui consacrer font que je ne peux plus passer autant de temps à le commenter qu'à l'écrire.
Vous me ferez remarquer, et vous aurez raison, que le projet initial impliquait justement que les textes du blog soient la "nourriture" privilégiée du livre. Alors je dois bien admettre que, de ce point de vue-là, c'est un échec. Je n'ai pas réussi à tenir la cadence.
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L'auto-flagellation cependant n'est pas une solution et Re- existe bel et bien. C'est-à-dire plus précisément que les poèmes*** sont en train de s'écrire et que leur tonalité, leur physionomie sont de plus en plus claires dans mon esprit. Avec, encore une fois, toutes les réserves d'usage, les re- ou dé- cadrages que cela implique. À l'heure qu'il est, 12 fatras sont écrits. C'est peu, certes, mais c'est beaucoup.
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Les faux textes par contre sont au point mort. Et c'est aussi une des raisons qui ont fait le ralentissement du blog. Je ne suis plus satisfait de mes postulats de départ. À la relecture, ça ne marche pas, tout simplement. Je ne compte pas pour autant abandonner le concept "fausses / belles pages" mais je ne sais pas encore comment régler le problème. J'ai quelques idées mais pas réellement formelles (et à ce stade de ma réflexion, ce sont les seules qui vaillent). Je m'en sortirai.
En attendant que va-t-il arriver au blog ? Il va bientôt s'arrêter, c'est certain, en ayant à moitié rempli son office : piste d'élan, journal des premières heures (et c'est déjà pas mal) mais pas la machine à produire que j'espérais (j'en suis seul responsable, encore une fois).
Mais il y a tout de même une chose qu'il me faut achever, sinon quoi l'opinion que j'ai de moi-même (plutôt "moyenne +" en ce moment) va s'effondrer radicalement : terminer le commentaire de ma "longue liste de titres". Si je ne suis pas capable de faire ça, vraiment, je ne veux plus, pour peu que vous me reconnaissiez, que vous me saluiez dans la rue. Donc : ce blog ne baissera définitivement le rideau qu'une fois la rétrospective des titres potentiels complétée. C'est dit. Ce qui ne me prendra sans doute pas très longtemps, mais qui pourrait bien dépasser de quelques jours, voire de deux ou trois petites semaines, la date-butoir du 30 juin, fin de ma résidence.****
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* Même la photo de ce message n'est pas de moi mais de Daniel Levin Becker (de l'Oulipo) qui me l'a envoyée en pensant que ça pourrait me servir. Il avait raison.
** Vous voyez les gravats ?
*** Des fatras, vous vous rappelez ?
**** qui est aussi la date de ma rencontre avec Bénédicte Vilgrain et l'éditeur Alain Bercet (de Héros-limite), je l'annoncerai plus longuement très bientôt.
 

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