Comment j'en suis arrivé à Comment(s). Pour ce petit livre-là, achevé, publié*, les choses se sont passées à l'envers. La plupart du temps, je l'ai déjà dit, le titre vient en premier. Je trouve le titre et tout s'enchaîne (presque…) : je définis une forme, une procédure et, en dernier lieu, j'écris.
Mais j'ai composé ces petits poèmes en prose comme une récréation après deux années de travail sur Opéras-minute. Le parti pris était inverse : écrire "spontanément" des textes informes, des instantanés en quelque sorte, les découper ensuite en unités "suffisantes", leur attribuer un titre "automatique
-
(Petite parenthèse : qu'est-ce qu'un titre automatique ?
-
Je travaillais à l'époque (2003) comme vendeur de disques dans une boutique Harmonia Mundi et il y avait cette collection américaine de disques à petit prix sur les pochettes desquels étaient inscrits, en haut à droite, des extraits de critiques parues dans divers journaux anglo-saxons, des teasers quoi, censés exciter la curiosité du mélomane : Devastating charm, Eloquent, Outsanding, Seductive, Beguiling, A jewel, A winner, Flawless, etc. Si ça, ce n'était pas des titres potentiels, je voulais bien être pendu. Il m'a suffit donc de les collecter et de les attribuer "à l'aveugle" aux textes que j'avais produits (en français, et dont la tonalité, inutile de vous le dire, est à dix mille lieues de ce que ces titres suggèrent).),
-
les ordonner librement, et enfin nommer l'ensemble.
-
Je ne saurais pas dire exactement comment j'en suis arrivé au titre final. Peut-être ai-je pensé que ces textes, d'une manière ou d'une autre, répondaient tous à une (des) question(s) implicite(s) : comment écrire, comment parler, comment se souvenir, comment ne pas se répéter ?… Et ce (s) serait venu tout naturellement à cause de mes titres anglais automatiques, les poèmes était simplement des commentaires.
-
Mais de quoi ?
-
* Éditions de l'Attente, 2006.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire