samedi 10 avril 2010

Chambardement

Depuis quelques semaines, Re- (ou je) piétine. Cela est peut-être dû, certes, a une dispersion de mes activités difficilement compatible avec le temps de la composition d'un livre mais aussi à autre chose, je viens de le réaliser aujourd'hui.
Même si les poèmes n'avancent pas, je les relis souvent. Dans ma tête, ou à haute voix, encore et encore. C'est toujours ainsi que je procède, comme un test de fiabilité*.
Et, donc, en relisant mes fatras, j'ai pris conscience aujourd'hui de ce qui depuis un moment clochait dans ma tête** sans que j'ai pu l'identifier : les longueurs de vers de certains poèmes. Plus exactement, ceci : les vers courts fonctionnent très bien (jusqu'à 9) mais à partir de 10, ça commence à dérailler et pour 11 et 12, rien ne va plus…
Il s'agit peut-être d'une vision purement subjective mais j'en ai maintenant la certitude, les déca-, les endéca- et les dodécasyllabes, dans la langue que j'emploie pour ce livre, ne marchent pas. Les poèmes deviennent lourds, sentencieux… Ça pèse des tonnes et j'ai l'impression de me la raconter. Et ce n'est surtout pas le ton que je veux donner à Re-.
Ce qui m'intéresse et fonctionne à mes yeux avec les vers courts (de 6 à 9 syllabes donc) c'est une légèreté, une certaine inconséquence même, que les vers "longs" oblitèrent.
Cela a peut-être à voir avec un équilibre (une harmonie ?) : le rapport entre le nombre des vers et leur longueur.***
La forme-fatras (telle que je l'ai fixée : 13 vers (2+6+5)) n'est pas la forme-sonnet. Si l'alexandrin et le sonnet sont faits l'un pour l'autre****, comme le vin rouge et le camembert en quelque sorte, le fatras lui me semble taillé pour accueillir des vers poids plume.
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Bref, la "belle" construction que j'avais élaborée ici s'écroule sur le champ. Me reste plus qu'à remonter autre chose… Nous voilà beaux.
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* Quand j'étais le mois dernier à Clermont-Ferrand pour la Semaine de la Poésie, je suis passé souvent devant les usines Michelin et notamment devant d'étranges constructions qu'on m'a dit être les anciennes rampes d'essai où l'on testait la résistance des pneus… Ma rampe d'essai à moi, c'est la voix.
** Je sais, l'expression est ambiguë. Mais imaginez une petite sonnette d'alarme en train de carillonner.
*** Quelque chose comme le nombre d'or doit venir jouer un rôle là-dedans mais je n'ai pas le temps d'approfondir pour le moment.
**** Mais le sonnet a utilisé dans l'Histoire une grande variété de mètres, ne l'oublions pas.

1 commentaire:

  1. Le vin rouge et le camembert, comme la nature et les nombres...

    et, puisque tu parles du nombre d'or, regarde donc ça (3 minutes 50 de bonheur mathématique):

    http://images.math.cnrs.fr/Nature-by-numbers.html

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