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6 / 8 / 10 / 12 / 9 / 7 / 117 / 6 / 9 / 8 / 12 / 10 / 1110 / 7 / 12 / 6 / 8 / 9 / 119 / 10 / 8 / 7 / 6 / 12 / 1112 / 9 / 6 / 10 / 7 / 8 / 118 / 12 / 7 / 9 / 10 / 6 / 11Fx / Fy
Le tableau ci-dessus est celui de l'enchaînement des différents mètres qui sont/seront appliqués aux fatras de Re-.
J'aime bien les tableaux. Ça fait sérieux. Même si ça ne l'est pas toujours. Par exemple, je ne sais pas si on peut réellement appeler ça un tableau…
Quoi qu'il en soit, cela me donne une directive à appliquer pour les 36 fatras et demi qu'il me reste à écrire.*
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Comment ça marche ?
He bien, une bonne manière de faire permuter des éléments quand on est oulipien, c'est d'utiliser les propriétés de la n-ine (ou quenine).** Simplement, ce type de permutations ne fonctionne pas avec tous les nombres.***
Ici, j'ai choisi d'utiliser la sextine (qui est la n-ine parmi les n-ines) qui fonctionne normalement, donc, sur six éléments répétés six fois (=36). J'ai donc pris les six types de mètre que je voulais utiliser : 6, 7, 8, 9, 10, 12 ; je les ai fait permuter selon les règles de la sextine (cf. dans le tableau les six premières positions pour chaque ligne) et, comme j'ai besoin non pas de 36 positions mais de 44, j'ai ajouté à chaque fin de ligne le nombre 11 (qui joue un rôle particulier dans l'élaboration du livre qu'est Re-, si vous m'avez suivi jusque là). Bon.
Mais ça ne fait toujours pas 44, cela fait 42. Restent donc deux positions à combler.
Or, il se trouve que la sextine, forme inventée par Arnaut Daniel vers la fin du XIIe siècle, comprend originellement six strophes de six vers, certes, mais également une tornada* (un envoi final) de trois vers.
Je décide donc de donner à mes deux poèmes finaux cette fonction de tornada. Vous me direz qu'ils ne sont que deux et pas trois. C'est vrai mais 1) je fais ce que je veux et 2) comme les poèmes endécasyllabiques (11) qui sont en quelque sorte des "entre-deux-strophes" de mon "poème" Re- viennent déjà pas mal perturber la structure de la sextine, je me dis qu'une tornada écourtée, d'une certaine manière, est une compensation.*****
Comme la tornada de la sextine vient reprendre les 6 mots-rimes dont use le poème, ces deux fatras seront ici hétérométriques et reprendront les différents mètres vus précédemment.
Comme un fatras comporte 13 vers, ces deux derniers auront deux vers de 6 syllabes, deux de 7, deux de 8, deux de 9, deux de 10, deux de 12 et, pour faire bonne mesure, un endécasyllabe.
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N'est-ce pas limpide !?! N'est-ce pas merveilleux ?!?!
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En réalité, je sais que cela n'intéresse que moi (et quelques tordus dans mon genre). L'essentiel, n'est-ce pas, étant que j'en tire quelque chose. Le lecteur, lui, n'est pas obligé de savoir tout ça pour lire les fatras et, éventuellement, les apprécier. Mais comme j'ai promis d'expliquer sur ce blog toutes les étapes de construction de mon livre, vous avez eu droit à une visite gratuite de ma cuisine interne.
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* Oui, le huitième est en cours au moment où j'écris.
** Je vous laisse cliquer sur n-ine pour savoir ce que c'est.
*** Je simplifie à mort.
**** Prononcer "tornado" en appuyant quasiment pas sur le o final.
***** Je me dis ce qui m'arrange, vous aurez remarqué.
non, cela n'intéresse pas que toi. Cela intéresse aussi des cuisiniers de fondue, comme tu dis d'une autre manière.
RépondreSupprimerVoila une cuisine élégante et qui risque d'être goûteuse.
Bon travail !
Gérald
Kamasutra poétique !
RépondreSupprimerun peu moins "hot" tout de même !
RépondreSupprimerJe suis intrigué par Fx/Fy
RépondreSupprimerOui, ce n'est pas très explicite...
RépondreSupprimerCela renvoie à la tornada dont je parle dans le texte.
Fatras x et fatras y : 2 poèmes qui joueront ce rôle d'envoi en usant de différentes métriques d'où les x et y (pas vraiment très justes du point de vue mathématique... mais qui voulaient signifier l'inconnue de la longueur des vers).