Il y avait eu d'abord Schumann Lieder, qui me semblait un bon titre pour un ensemble de poèmes utilisant comme "base" formelle le Yi King (!)* Et puis lorsque j'ai commencé à composé les poèmes**, un vers m'a sauté aux yeux comme étant plus approprié pour désigner l'ensemble***.
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Très peu d'objets nous font de l'ombre. L'énoncé, d'abord, est un octosyllabe. Ce qui n'est pas inintéressant. Et surtout, il est ambiguë.
Soit on entend "très peu d'objets nous font de l'ombre", soit on entend "très peu d'objets nous font de l'ombre". Et ce n'est pas la même chose.
Dans le premier cas, la vision "optimiste" l'emporte : ils sont si peu nombreux, les objets à nous faire de l'ombre, que la vie ne nous pèse pas. On est dans la lumière presque tout le temps.
Dans le second cas, bien sûr, c'est l'inverse. Il suffit d'un rien pour venir noircir le tableau, un minuscule pan de pénombre vient foutre notre vie en l'air.
Ce n'est pas que ça me préoccupe tant que ça en fait. Ce qui m'intéresse c'est plutôt que l'énoncé laisse entendre les deux, le lumineux et le sombre, ce qui me semble un plutôt bon raccourci**** du Yi King.
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* Le Yi King, ou Livre des Mutations chinois, comprend 64 "hexagrammes". 64 c'est 8x8. J'imaginais d'écrire 64 poèmes. Chaque poème composé de 8 lignes, chaque ligne constituée de 8 segments. Aux segments seraient attribués deux types de caractéristiques formelles échelonnées de 1 à 8. D'une ligne à une autre ces 2x8 caractéristiques changeraient de positions en permutant selon deux types d'octine, deux pseudo-quenines d'ordre 8 sur le modèle proposé par Jacques Roubaud dans N-ines, autrement dit quenines (encore), La Bibliothèque Oulipienne n°66. C'était pas de la tarte, me direz-vous. Et c'est vrai : je n'y suis toujours pas arrivé.
** Plus exactement à la troisième tentative d'écriture de ces poèmes…
*** C'est une chose très rare pour moi qu'un titre émerge après le début du travail de composition proprement dit (mais je l'ai déjà dit).
**** Et comme tout raccourci, forcément réducteur.
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