Voilà un titre que j'aurais pu écrire Autobus"cimetière, avec une flèche (à sens unique) en lieu et place de la virgule.
Le bus avait un numéro, le 60. Et le cimetière n'était pas n'importe quel cimetière mais celui où sont enterrés mes grand-parents maternels. Je prenais le 60 et j'allais faire mon petit travail d'ethnographe (nécrographe ?) en décrivant les tombes et notant les textes gravés sur chacune d'elles. De tout cela je tirais des poèmes.
L'objet de ce message n'est cependant pas de décrire le contenu d'un livre, par ailleurs inachevé, mais de s'intéresser à son titre.
Ce qui me frappe, c'est la présence de cet autobus. Comme si j'avais voulu insuffler dans le titre l'idée d'un mouvement dont le cimetière, bien sûr, est incapable. L'autobus est à la vie (!) ce qu'est le cimetière à la mort ? En y réfléchissant, je pense qu'il s'agissait moins d'une opposition que d'un déplacement : faire entrer, au moyen d'un moyen de transport en commun*, le mobile dans l'immobile. Faire du cimetière un immense paquebot de croisière (longue durée) et apprendre à en connaître tous les passagers, ce qu'on a rarement le temps de faire dans un autobus…
--------------------Frédéric Forte
* Je sais, la répétition n'est pas très bienvenue, mais je n'aurai pas souvent l'occasion de la faire… Et puis « au moyen d'un moyen de transport en commun », c'est un alexandrin.
Bonheur (dans quoi s'entend le mot honneur) d'écrire le premier commentaire de ton blogue, Frédéric !
RépondreSupprimerCe bus m'a rappelé une heure furtive de train à grande vitesse après la capitale, un quart d’heure supplémentaire de métro souterrain puis aérien qui nous déposèrent aux portes du Théâtre du Prato, temple du Faux Nez converti pour un soir au Sonnet. Comment nos corps en mouvement n’avaient-ils perçu aucun souffle, aucun effluve de la fine poussière couleur de houille et de laine qui imprégna le pays des corons et des filatures ? Métro est anagramme de morte. Nous nous souvînmes de la robe en soie de la Belle Dame de Roubaud l'an précédent. C’est que, captifs du sifflement lancinant du convoi, nous l’avions remarquée assise là-bas, spectre déjà vu la minute d’avant une station en deçà, sans que le vent du parcours n’ait envolé sa chevelure, ni plaqué sur sa cuisse et son sein la soie légère.
Amitié,
Robert R.
Cher Robert,
RépondreSupprimerce n'est pas tout à fait le premier commentaire du blog (cf 99 notes préparatoires à Re-) mais assurément le plus fouillé ! Oui, "métro" est anagramme de "morte"... ça laisse songeur. Merci !
a little franglais: 'au' > 'to'(the);
RépondreSupprimer'bus'<> 'sub'; >> 'to the sub...(way/
terranean...i.e. below ground (souterrain,cf: métro:morte));
'cimetière' > 'ice métier'ou 'métier Cie.' or
'Re-time Cie';
60, 'soixante' > 'soi' + >'next' (à)'
= "Self: next to the sub-Re-time Cie"
or more or less something like that, ciao, GV