« Il faut chercher la poésie où nous ne la mettons pas, il faut la chercher partout » écrit* Marcel Mauss dans son Manuel d'ethnographie.
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Peu de temps après avoir lu ces lignes, je pris l'injonction à la lettre et songeai à composer un recueil dont la matière serait exclusivement tirée du texte de Mauss.
Je trouvai rapidement un titre, naïf un brin (volontairement), écrit sans ponctuation mais qui aurait tout aussi bien pu s'articuler ainsi :
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Manuel d'ethnographie = Recueil de poésie
ou
Manuel d'ethnographie "Recueil de poésie
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L'égalité est ici pensée comme potentielle, ne signifie pas, à mes yeux, qu'être ethnographe – ou peintre, ou fleuriste, ou astrophysicien… – c'est être poète ; et vice-versa.
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La flèche indique encore une fois un déplacement (une obsession ?) : amener la langue ethnographique sur le terrain de la poésie.
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Autant vous dire tout de suite qu'il n'est rien advenu de ce projet précis. Le Manuel d'ethnographie, et l'ethnographie tout court, par contre, n'ont cessé de me travailler pour ressurgir dans deux livres plus récents : Opéras-minute, dont le matériau caché est un corpus de 110 œuvres d'art premier, et Une collecte, qui anagrammatise des fragments du Manuel.
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Se pourrait-il que Re- soit lui aussi ethnographique ?
-Frédéric Forte
* Ou plutôt, n'écrit pas mais dit, puisque le Manuel est une restitution des notes prises pendant les cours de Mauss par ses étudiants.
ceci n'est pas un commentaire, mais un extrait de correspondance privée destinée :
RépondreSupprimer1- à tous les lecteurs potentiels qui redoutent de se lancer dans certaines lectures, comme par exemple Une collecte de Frédéric Forte
2- à apporter, bien sûr, qui sait , quelque eau au moulin de Re-
donc on y va:
Il faut apprendre à aimer
être perdu, ne pas comprendre est tout aussi productif que comprendre,
plus même, la compréhension (où on localise à tort l'intelligence !)
est très souvent le résultat du déjà vu/déjà entendu, de l'habitude,
de la conformité à ...
On peut aussi se perdre dans les bois (à condition que le loup n'y soit pas,
et encore !) et trouver des champignons jamais vus encore, et qu'on mettra
parfois bcp de temps à identifier, mais une fois nommés on retournera
avec délice
dans le bois où l'on s'était perdu, chercher les champignons qu'on connaît
désormais, en attendant de se perdre à nouveau et de rencontrer un
nouveau champignon qu'on ne connaît pas
c'est l'automne, bonnes cueillettes à tous, et merci à monsieur R.
l'amie des pieds de moutons