Discographie est le titre de mon premier livre « achevé », publié aux éditions de l'Attente. Je n'avais pas pensé à ce moment-là au fait que le mot désigne lui-même une liste de titres mais aujourd'hui, il est pile dans le sujet.
Sous cet intitulé sont regroupées cinq séquences de poèmes (+ une coda) qui ne parlent pas de musique mais ont pour divers points de départ formels des formes musicales, des genres musicaux ou même, plus précisément, des références discographiques.
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1 – Sept quatuors à cordes
La question est : pourquoi 7 ? Parce que 1, 2, 3 ou 5, c'est trop peu et que le 6, en termes de quatuor, appartient à Béla Bartók. Mais 8, me direz-vous ? Impossible, c'est un multiple de 4 !
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2 – Who are you (3:54)
Sous-titré 90 folks songs, Who are you est une chanson de Tom Waits tirée du sublime album Bone machine. 3:54 ? sa durée, qui est également la durée dans laquelle peut se lire la séquence.
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3 – Quatorze pièces faciles pour harmonie municipale
« Pièces faciles » est un terme musical assez répandu que j'ai dû découvrir avec Stravinsky. Je voulais écrire une n-ine (ou quenine) et 14 est le nombre de Queneau qui m'a semblé adéquat. Quant à l'expression « harmonie municipale », elle contient la part de fraîcheur, de naïveté – pour moi évocatrice du saxophoniste Albert Ayler – que je désirais pour ces poèmes.
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4 – a,o,é,on
9 poèmes en forme d'accordéon, tel est le sous-titre. Et on comprend mieux la vocalisation de départ. Encore une fois les titres de ces poèmes sont tirés d'un disque : Accordéonistes du Rouergue (!) que je n'ai même jamais écouté. Tout ce que je voulais, c'était des titres…
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5 – Anthologie de la musique bulgare vol.2
Autre titre de disque, et qui n'a absolument aucun rapport objectif avec les 11 onzains de prose qu'il désigne. Le procédé de décalage titre/texte est quelque chose qui me semble particulièrement productif sur le plan poétique (cf, plus tard sur ce blog, Une histoire des moyens de transport à travers les âges, un projet de roman d'amour court qui se déroule en une journée, ou encore La reconstruction d'Okinawa, qui ne parlera pas vraiment d'Okinawa, qui n'est d'ailleurs pas à reconstruire).
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6 – signe de renvoi
est un « poème trouvé », écrit de la main d'un écolier, dont j'envisageai un temps de reproduire la structure pour créer une forme fixe.
Dans la chanson Au clair de la lune il y a un signecomme un S . Mais il a une barre au milieu avecun poin de chaque côté comme ça ·$·. C'est lesigne de renvoi
le rencontre, je dois retourner là où je l'ai vula première fois
Frédéric Forte
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