dimanche 24 janvier 2010

Beau temps fixe

Beau temps fixe serait la suite de Trois sortes de jour. On pourrait considérer ça comme un luxe véritable, le fait de projeter la suite d'un premier roman jamais écrit, ou au contraire s'effrayer de cette fuite en avant même pas désespérée. À quand le troisième volet de la trilogie ? Et pourquoi pas une Comédie humaine potentielle ? Fournir des rayonnages entiers de bibliothèque sans écrire une ligne.* Mais, même cela, sans doute, ce serait trop demander à mes capacités de travail…**
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Beau temps fixe donc serait la suite de Trois sortes de jour et apporterait à la narration** le point de vue qui lui manque : l'histoire du Prince en fugue / villégiature permanente quelque part dans le Sud, insouciant des détectives à ses trousses, certain, pour tout dire, de n'être pas retrouvé (et pour cause : ils cherchent tous dans de mauvaises directions).
J'ai lu récemment un très bon roman de Christine Montalbetti, Journée américaine, dans lequel l'un des personnages, Tom Lee, passe son temps à écrire des romans qu'il n'achève pas et qui ont pour titre Time Is of the Essence ou Nothing to Write Home About. Tom Lee a fini par "élaborer" une théorie selon laquelle "tous les livres qu'on pourrait écrire pourraient s'intituler tantôt Time Is of the Essence, tantôt Nothing to Write Home About parce que ce sont les deux pôles qui nous structurent : la question du temps, bien sûr, et la fable de l'enfant prodigue, […] avec toutes les variantes qu'elle peut revêtir […] en la figure d'Ulysse."
Cela m'a fait penser à la proposition de Queneau selon laquelle tous les romans sont soit des Iliade soit des Odyssée. Et je me dis maintenant que ce diptyque a lui aussi quelque chose à voir avec ça. Mais je suis "pire" que Tom Lee, je n'essaye même pas.****
Évoquant Raymond Queneau, je me dois tout de même de préciser un point important sans lequel ce message ne serait pas complet. "Beau temps fixe", c'est aussi les trois derniers mots d'un roman de RQ, le premier que j'ai lu, et qui a pour titre Saint-Glinglin :
"Et la population se montre très satisfaite de croire savoir pourquoi le faire ou le défaire, si elle le voulait, quand elle le voudrait, en toute quiétude, le temps, le beau temps, le beau temps fixe."
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* Je pense à Paul Braffort (de l'Oulipo) et à ses Bibliothèques invisibles.
** Auto-dénigrement ? Oui, auto-dénigrement, ça me prend de temps à autre.
*** Je vous laisse cliquer sur le premier lien si vous voulez vous rafraîchir la mémoire.
**** cf. note **.

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