La question du sens est sans doute celle qui est le plus souvent posée au poète par le lecteur (potentiel) de poésie. Et le plus souvent le poète y répond en mettant le sens entre parenthèses, un paramètre parmi tant d'autres – son, rythme, images, typographie…
C'est en tout cas ainsi que je le conçois, ce qui n'empêche pas le questionnement interne : pourquoi ça ? Ce que je fais a-t-il un sens ? N'est-ce pas trop abstrait ? Est-ce "juste" ? etc.
La plupart du temps, durant la période d'écriture d'un livre, j'oscille entre deux états : a) c'est nul à ch..., je suis une m.... ou b) waow, génial* ! Comment j'ai réussi à faire ça ?!**
Avec Re-, c'est un peu particulier. J'en ai tellement parlé, ici, dans ce blog, que maintenant que je suis entré dans la phase de réalisation, forcément, le livre "actuel" me semble bien différent du livre "idéal".
"C'est en écrivant qu'on devient écriveron" dit Queneau. Et c'est en écrivant le livre qu'on finit par voir à quoi il ressemble. Plus on avance et plus l'image est claire. Plus on avance et plus le livre répond à nos questions, même celles qu'on ne s'était pas posées. Au final, c'est le livre qui nous dit pourquoi on l'a écrit***.
Inutile de vous le dire, je n'en suis pas encore là…
-Frédéric Forte
* Toute proportion gardée, n'est-ce pas…
** Très souvent suivi d'un : "je n'arriverai jamais à refaire aussi bien…"
*** Quelquefois, longtemps après.
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