J'ai passé un bon moment hier soir à essayer de rendre compte de la discussion de comptoir de mardi, mais sans succès. Pas qu'il se soit passé trop de choses : je n'ai rencontré aucun client et j'ai essentiellement parlé avec G. et N.
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Mais justement, nous avons évoqué ensemble la "difficulté" de la poésie, ou plutôt la difficulté à vendre de la poésie en librairie ou, mieux encore, la difficulté à vendre la "difficulté" de la poésie. Et ça, c'est très difficile d'en parler.
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Peut-être cela a-t-il à voir avec ce dont parle Jacques Roubaud dans Poésie, etcetera : ménage (Stock, 1995) ?
1 – "La poésie ne dit rien. La poésie dit."2 – "La poésie n'est pas paraphrasable."3 – "La poésie dit ce qu'elle dit en le disant."
À partir de là, comment voulez-vous qu'un libraire "raconte" un livre de poésie à un lecteur potentiel ? C'est comme essayer, pour utiliser une très belle métaphore de mon éditeur Bernard Rival, de faire ressentir le plaisir de la glisse à quelqu'un qui n'a jamais fait de ski*.
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Et que peut-on faire, quand on est libraire ou "poète en résidence" dans une librairie pour que davantage de livres de poésie trouvent leur(s) lecteur(s)** ?
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On creuse, on creuse… Mais si jamais certains ont des suggestions, elles sont les bienvenues.
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Je suis tout de même ressorti du Comptoir avec la nouvelle fournée de la collection "agrafée" d'Eric Pesty, une merveille éditoriale… Je vous en causerai bientôt.
-Frédéric Forte
* Je ne suis pas sûr que ce soit la formulation exacte, je demanderai.
** Eh oui, en matière de lectorat de poésie, le singulier n'est pas à exclure…
longtemps le mot poésie m'a intimidée...
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