Il y avait dans la papeterie ce gros cahier à couverture orange flashy et je l'ai acheté. Si ses pages étaient vierges, par contre la couverture portait déjà le titre : ZAP BOOK. Je décidai d'en faire un journal.
Mais, mon raisonnement fut le suivant, puisque le cahier était déjà titré et que son contenu était égal à l'ensemble vide, rien d'autre ne pouvait s'écrire dans Zap Book que ce qui concernait le Zap Book. Je le sous-titrai Journal d'un journal et consacrai les premières pages à son auto-description détaillée. J'y insérai par la suite la relation d'un rêve (découverte d'un zap book de même couleur mais plus petit et de format à l'italienne…)
Je ne sus pas aller plus loin : c'est-à-dire que je ne sus pas dépasser la difficulté du "livre réflexif".*
Et puis j'avais également découvert, un peu tardivement, que des Zap Book, il s'en vendait à la pelle, de toutes les tailles et de toutes les couleurs… Je retitrai mentalement mon exemplaire Z** Book mais le cœur n'y était plus.
Je crois avoir définitivement détruit mon Zap Book à la faveur d'un déménagement.
-
Frédéric Forte
* J'espère mieux m'en sortir cette fois-ci avec Re-, autre forme de livre réflexif.
** Non, ce n'est pas une note de bas de page mais bien deux astérisques à la place d'ap.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire