Chez moi, en général, le titre vient d'abord. Avant le texte. Avant même parfois l'idée du texte ("Patate légale !… Tiens ! Ça, ça ferait un bon titre !" Oui, mais de quoi ?)
Plus rarement pourtant, le titre a du mal à venir. On avance dans l'écriture et, pour ce que l'on est en train de faire, aucun nom ne s'impose. On tâtonne, on donne un titre provisoire, puis un deuxième titre provisoire, on revient au premier et c'est finalement un tout autre qui l'emporte (ou aucun : le projet s'est perdu au fond d'un tiroir).
Prenons Grilles, par exemple. Je travaillais à partir de définitions de mots croisés composées pour des grilles réalisées par mon père ; des poèmes minimaux de 2 vers la plupart du temps. Grilles, Poèmes de grilles… J'hésitais à les nommer. Le nom ne me semblait pas évident. Peut-être parce que je ne voyais pas de "grilles" dans le résultat…
Le travail terminé, vers 1999-2000, je le rangeai dans un dossier, n'y pensai plus. Et puis, en 2005, j'entrai à l'Oulipo et, quelques temps plus tard, resongeai à ces poèmes qui pourraient peut-être, à tort ou à raison, faire un fascicule de la Bibliothèque Oulipienne, dans la tradition des haïkaïsations de Raymond Queneau, des formes minimales inventées par Michèle Métail ou des monostications de Jacques Jouet… Bien. Mais il me fallait leur trouver un titre.
La solution qui émergea fut de titrer l'ensemble d'un vers (i.e. une définition) tiré d'un de ses poèmes. Ce fut Tubes chinois qui avait pour moi le mérite de dire, plus que "grilles", quelque chose de la forme.Frédéric Forte
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