Depuis mes tergiversations d'il y a quelques jours, l'idée de fatras a fait son chemin. Elle est en train de s'imposer à moi, et à Re- par la même occasion. Ce n'est pas que j'ai réellement étudié la question – je vous l'ai dit : je ne réfléchis au livre qu'en écrivant mes messages – mais cela n'empêche pas la cogitation en roue libre. Et sur cette pente-là, le fatras, je ne sais pas comment, à fait rouler quelque chose de plus que les autres formes.
Je crois que cela tient en premier lieu au nom de la forme qui me paraît, je l'ai déjà écrit, aller de soi ici, dans cet amas de vieux papiers-souvenirs que sont "mes" titres.
Et puis, l'usage du fatras au moyen-âge, pour ce que j'en ai lu – et ce ne sont peut-être pas des informations de première bourre – repose sur une dualité possible / impossible. C'est-à-dire que la forme pouvait aussi bien être employée de manière sensée que s'épanouir dans le non-sens le plus total. Le potentiel de manœuvre n'est pas pour me déplaire.
Comme je l'ai déjà souligné, la forme joue de la reprise de deux vers entiers : le distique initial AB sert de moteur au reste du poème : A est réutilisé au démarrage du sizain et B conclut le poème, dernier vers du quintil.
On a donc 13 vers (2+6+5), traditionnellement composés sur deux rimes. La séparation sizain / quintil que j'opère (et que j'ai opérée en tout cas dans le poème d'Opéras-minute cité là) n'est peut-être pas aussi évidente que ça. Mais puisque j'ai naïvement* marqué la séparation par une ligne de blanc dans ce poème, il y a de fortes chances que je continue. Et puis, cela ne veut pas dire que chaque fatras composé respectera tous les "paramètres" de la forme. Le principe de distorsions, transgressions appliquées à une forme est quelque chose à quoi je tiens.
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Bien, bien, bien…
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Mais il est tard, je commence à voir trouble dans mes histoires formelles et je suis trop fatigué pour conclure proprement ce message. Donc, bonne nuit.**
-Frédéric Forte
* J'emploie beaucoup le mot "naïvement" ces derniers temps… Ne serait-ce pas une manière de me dédouaner de mon manque d'approfondissement ?
** Je me le dis surtout à moi-même.
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