Il serait peut-être temps, maintenant que je vais entamer pour de bon l'écriture de Re-*, de me redire à moi-même ce que je suis en train de faire là.
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Il y a comme point de départ l'idée de faire un livre qui parle de lui-même, qui "raconte" sa propre conception, dit comment il se structure. Un livre réflexif, quoi.
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Il y a aussi l'idée que que ce livre ait (soit ?) la mémoire de tous les livres, réalisés ou demeurés dans le potentiel, que j'ai un jour envisagés d'écrire.
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Ce blog est à cet égard un réservoir, un grenier pour l'hiver* dans lequel j'engrange le plus de matière de langue possible, ce qui sera le matériau indispensable à l'écriture de Re-.
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Pourquoi en faire un livre me dira-t-on et ne pas continuer à dévider mon texte sur ce blog-même ?
J'ai entendu il y a quelques jours quelqu'un faire la différence entre texte "vivant", celui qui évoluerait dans le monde numérique et texte "mort", figé dans le livre… Mis à part le fait que la cohabitation des deux modes d'existence, voire même la disparition du second au profit du premier, ne me pose pas de problème particulier, je m'aperçois que j'aime bien l'idée qu'un texte "meure". Un texte meurt toujours pour quelqu'un à un moment donné. Pour son auteur tout d'abord et ensuite pour ses plus ou moins nombreux lecteurs. C'est-à-dire qu'un texte meurt en permanence, passe son temps à mourir et re-mourir sous les yeux de ces lecteurs successifs. Ce qui est intéressant, c'est que, dans l'absolu, cette mort n'en finit pas. Bien sûr, il y a la poussière et l'oubli. Mais peut-être qu'un texte "vivant", c'est un texte qui n'est jamais lu ?
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Bref, j'espère bien qu'une fois achevé Re- sera un texte mort.*
-Frédéric Forte
* C'est une question de jours.
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